Comment les pareents peuvent-ils accepter leur fille ?

Bonjour à toutes.

Voici mon témoignage de mes relations avec mes parents.

Pour commencer, ils m'ont toujours vue comme étant un garçon (normal, quoi), je n'ai jamais exprimé mon profond désir. En juillet 2009, je commence à me raser les jambes : mes parents sont tombés de haut ! Ils disaient que c'est antimasculin. Seulement, vu que les poils repoussaient trop vite et que ça me faisait des dégâts que j'ai toujours, j'ai arrêté assez vite. J'ai du coup acheté une tondeuse (moins efficace mais moins désastreuse) et ai entretenu toujours des poils courts.

En mai 2010, je leur laisse dans mon ordi une lettre en rose signée "Wendy" et m'intoxique pour leur faire comprendre que je ne suis pas un garçon. Malheureusement, je suis sauvée et ils n'ont pas du tout compris pourquoi j'ai fait ça. Par la suite, ils m'éccompagnent toujours chez le psychiatre, on parle de transsexualité, et ma mère insiste pour que je ne commence pas de parcours. Sa volonté est faite.

Faisons un saut dans le temps et venons à fin janiver 2012. Je sors en tenue féminine à l'IUT qui avertit mes parents : ils sont vraiment furax. Pour autant, je continue à y aller ainsi encore aujourd'hui. Alors comment leur ai-je fait accepter la situation ? Tout simplement, j'ai été chez eux en tenue féminine, et bizarrement, ils n'ont rien dit. Mais au téléphone, on s'était disputés quant à ma tenue : ils ne peuvent pas concevoir qu'un garçon puisse porter de tels vêtements. Mais à force, ils ont accepté.

Avant, je ne saurais pas dire quand, ma mère m'a demandé "tu veux pas changer de prénom, j'aime pas "Wendy" ?". En l'entendant dire ça, j'ai failli devenir dingue : elle a choisi de m'attribuer un prénom, et je devrais lui obéir à 21 ans ?

Voilà. Je reste à disposition pour vous répondre.

Wendy93639.

Wendy93639 a écrit:Avant, je ne saurais pas dire quand, ma mère m'a demandé "tu veux pas changer de prénom, j'aime pas "Wendy" ?". En l'entendant dire ça, j'ai failli devenir dingue : elle a choisi de m'attribuer un prénom, et je devrais lui obéir à 21 ans ?

Si ce n'est pas un début de commencement d'acceptation de la part de ta mère, je dis comme ça que ça y ressemble furieusement tout de même, et que c'est plutôt bon signe. Il faut voir ça un peu comme si elle te disait qu'elle trouve que ta dernière jupe ne te va pas très bien, et elle le dit à son garçon, si on analyse bien le truc. Il faut lui laisser le temps de s'habituer et ne pas te braquer, même si tu as 21 ans. Une mère, on l'a pour toute la vie, et quand tu auras 40 ans ou plus et que ta mère sera toujours là pour sa fille, tu auras une certaine idée du bonheur je pense...

Effectivement, comme le souligne Caro, ça ressemble bien au début d'un commencement d'acceptation.

J'ai vécu une chose semblable avec mon ex épouse qui m'avait demandé de préférer Michèle à Aubeline. J'avais dit oui, parce que ça ne "mange pas de pain" comme on dit, le plus important pour moi était qu'elle ait accepté toutes les implications de ce changement de prénom.

Après notre séparation, comme je n'étais plus tenue, j'ai finalement choisi Michèle-Aubeline mais dans les faits tout le monde me dit Michèle, je suis bien habituée.

Et puis c'est le premier prénom qui me soit naturellement venu à l'esprit quand j'étais....beaucoup plus jeune.

N'oubliez pas, non plus que la loi a beaucoup évolué et que l'on peut aujourd'hui composer son propre prénom!

Ma mère m'a appelée aujourd'hui, à l'instant. Un petit historique : un samdei il y a quelques semaines, je suis allée chez eux en tenue féminine, ils n'ont rien dit. Ma mère m'a dit au téléphone à l'instant qu'elle a bien accepté et qu'elle me soutient, mais que mon père voulait avoir un garçon à ma naissance. Il y a des années, il a dit en me parlant et à mon frère "j'ai pas fait des couilles molles", et je n'ai pas apprécié du tout. Il n'a pas accepté non plus que j'aille à l'IUT en tenue féminine.

Si ma mère m'a admise, je doute fort que mon père s'y fera un jour. Le souci est donc maintenant au niveau de mon père.

Ma mère m'a dit qu'elle n'aimait pas du tout "Wendy". Mon amie québécoise n'aime pas trop, mais je le maintiens comme 1er prénom. Et nouvellement, l'idée de "Kelly" comme 2nd prénom (ou en faire un nom composé, j'hésite encore) m'est venue.

Je reviens sur mon père : il a une mentalité très sexsite et fermée. Il compare ma venue à 'LIUT en fille comme s'il portait un costume de chien. Je lui ai expliqué qu'il n'y a aucun rapport, il n'a rien voulu savoir.

A la demande de ma mère, et pour éviter les soucis, je vais accepter exceptionnellement d'aller chez eux en tenue masculine à contre-coeur. En échange, j'ai demandé à ne pas entendre parler de transsexualité, afin d'éviter les autres problèmes. La solution pour qu'il accepte sa fille viendra plus tard.

Sérieusement, si j'étais née fille, et comme il veut un garçon, il aurait fait quoi ? Il m'aurait noyée ?

Tu as dit qu'on peut composer son prénom : j'aimerais avoir un avis : entre être Wendy (et avoir aussi Kelly dans l'état civil), être Kelly (et avoir Wendy pour 2nd prénom) et Wendy-Kelly, quelle est votre préférence ? Je ne voudrais pas avoir un prénom qui dérange ou bien qui fasse ridicule. Par contre "Kelly-Wendy" ne me plait pas.

Merci de votre avis !

Wendy93639.

Sérieusement, si j'étais née fille, et comme il veut un garçon, il aurait fait quoi ? Il m'aurait noyée ?

Nous sommes leur enfant, c'est tout et les phrases sont à prendre avec des pincettes de décodage...

Nous sommes aussi parents pour celle qui se sont reproduite...c'est mon cas! Nous demeurons père, parent dans tous les cas.


Généralement: Les mères ont plus de facilité que les pères à accepter ces changements. Par contre les filles (merci oedipe) ont plus de peine que les fils!

D'un coté le père est confronté un poil à sa propre peur de sa part féminine et au regard de la société, ce n'est pas simple. La fille perd son amour de base et cela ébranle un peu sa féminité! Cela touche les combats internes entre anima et animus, le masculin et le féminin sous le regard des autres, car imanquablement cela se saura dehors aussi....D'où une tendance des matchos d'expulser l'enfant simplement pour leur "honneur" de mâle...Le contact maintenu est l'essentiel, tant qu'il y a discussion, il y a échange...L'idée fera son chemin, lequel????


Pour le reste il est a comprendre parfois le passé de chacun. MA MERE clamait à l'envi qu'elle était très heureuse de n'avoir que des garçons, deux en l'occurence. Son passé était simple aînée de sept avec un père qui battait ses enfants, elle en avait retiré une vie de fille meurtrie! S'occuper des suivants et être l'exemple, née en 1930 cela avait toute une signification oubliée aujourd'hui.

Elle ne refusait pas d'avoir un "filleçon" ce que j'ai cru longtemps, elle était heureuse d'avoir deux matous qui auraient une vie de mec dans une société de mec et pas des esclaves femelles...Bien qu'elle fut très heureuse avec mon père, qui était un père "absent". Pas matcho pour un sous, ma mère était la cheffe de famille. Mon père, aîné de quatre avait été élevé dans le devoir aux parrents et n'était pas un être affirmé. Qu'aurait il dit, mystère, je ne peux répondre!

Enfant je n'ai pas osé affronter tous cela et après quelques tentatives et malheureux concours de circonstance je me suis tue...Avec les années mon père étant décédé, c'est avec maman que j'ai affronté le coming out parental: cela c'était bien passé! Elle se sentais plus coupable de négligence de n'avoir rien remarqué (pas si vrais nous nous étions affrontés un peu) que de me fustiger! Elle a expliqué le sens de ses affirmations sur les garçons et nous avons eu encore quelques mois (trois ans) complices avant son grand départ...Quant le lien demeure, l'échange permet bien des bonheurs.

Ceci pour ma perception des choses et ce n'est en aucun cas la vérité, chacun écrit sa vérité.

Bonnes Pâques Sarah